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  • Photo du rédacteurMyke Api

La glande de Nasanov




Pour pouvoir vivre et prospérer en groupe, les abeilles sociales utilisent une large palette de moyens de communication. Ces signaux, indispensables à la cohérence du groupe, permettent de coordonner les multiples actions individuelles pour obtenir une réponse d’ensemble efficace. Les signaux sonores et les vibrations, les odeurs et les saveurs, les attitudes et les mouvements sont autant de moyens qui contiennent une signification précise et bien compréhensible par chaque individu concerné.

Parmi ces moyens, le monde des insectes en général, et spécialement nos abeilles domestiques, a particulièrement bien développé l’utilisation des phéromones. Les phéromones sont des composés chimiques naturels produits par les abeilles et bien d’autres insectes, pour influencer le comportement ou la physiologie des membres de la même espèce. Ceux ci interviennent directement dans les phases essentielles de la vie d’une colonie: la reproduction, l’élevage, la récolte de nourriture, la défense.

Ce monde étonnant a toujours passionné l’homme qui cherche à comprendre, et utiliser ces abeilles. Il découvre un réseau très complexe de signaux chimiques, certains provoquant des réponses immédiates. Par exemple, le signal de rappel, produit par la glande de Nasonov et diffusé par l’abeille ouvrière dans une attitude bien connue d’exposition arrière avec ventilation, est typique de message chimique à effet immédiat. D’autres phéromones ont un impact physiologique. Par son ‘cocktail’ de phéromones la reine empêche le développement des ovaires des ouvrières, affirmant ainsi son rôle unique dans la colonie.

La reine utilise un nombre fort important de phéromones. La production intensive de phéromones mandibulaires, de phéromones des glandes tergites, situées sur le dos de l’abdomen et de phéromones des glandes tarsales, situées au bout des pattes sont caractéristiques de cette royauté. Mais les autres individus dans la colonie ne sont pas en reste. La glande de Nasonov est présente chez l’ouvrière et absente chez la reine et le faux bourdon. Le couvain produit également ses messages chimiques permettant son identification, communiquant ses besoins précis et participant à l’équilibre général de la ruche. Il existe même des phéromones du rayon. Parmi tous ces messages, le plus étonnant est sans doute celui du mâle diploïde. Sa présence, détectée chimiquement, provoque sa destruction rapidement après éclosion de l’œuf.

📷Nasonov

Le signal de rappel est généralement le premier observé par l’apiculteur débutant. C’est également un des premiers à avoir été décrit, analysé et synthétisé. Sept composants sont ainsi identifiés et des leurres de Nasonov sont disponibles. Ces éléments ayant des volatilités fort différentes, il est probable que cette odeur se perçoive différemment en fonction de la distance de sa source. Cette variation dans le temps et l’espace se compare un peu à un parfum qui a une odeur différente si on l’apprécie à distance ou si on met le nez dessus. On peut donc supposer que la butineuse est capable de déterminer la distance et donc la direction d’un tel message.

La glande de Nasonov, située sur la surface dorsale du septième tergum abdominal de l’abeille ouvrière. Elle est facilement observable lors de son exposition.

Les abeilles, même de populations et race différentes, reconnaissent cette phéromone à fonctions multiples. Elles l’utilisent pour marquer l’entrée de la ruche, pour guider le voyage d’un essaim, et pour marquer un lieu intéressant par exemple une source d’eau.

· Une ouvrière désorientée par l’ouverture de la ruche, son déplacement ou tout autre perturbation aura tendance à exposer cette glande en ventilant vers l’extérieur pour aider à la diffusion des phéromones. Cette attitude d’une abeille provoque la réaction d’imitation de la part d’autres ouvrières présentes. Ce comportement de groupe se remarque particulièrement lorsque la colonie est orpheline, lors du vol de fécondation d’une jeune reine ou lorsque des abeilles sont artificiellement isolées loin de leur colonie,

· Les premières ouvrières qui arrivent au lieu d’arrêt provisoire d’un essaim exposent leurs glandes de Nasonov afin de rappeler leurs congénères. De même, les éclaireuses, après avoir communiqué la présence d’un endroit intéressant, partent en avant pour marquer ce lieu et guider la colonie. L’apiculteur qui met en ruche un essaim recueilli, peut facilement observer un rappel intensif à l’entrée de la nouvelle ruche,

· La butineuse marque rarement une source de nectar par Nasonov. Elle le fera cependant plus volontiers pour une source abondante ayant une odeur propre peu marquée, par exemple un sirop de sucre. Le chemin vers un nourrisseur est parfois marqué par cette phéromone. La butineuse aura également tendance à marquer ainsi une source d’eau claire n’ayant pas d’odeur propre. Frotter l’intérieur du couvercle d’un nourrisseur avec un leurre de Nasonov provoque généralement une montée rapide d’abeilles vers celui-ci.

Pour l’apiculteur, l’application de leurre de Nasonov sera particulièrement utile pour marquer l’abreuvoir, le nourrisseur et pour attirer, à distance, les éclaireuses des essaims.

📷Phéromones de la reine

La reine produit un nombre important de phéromones dont le rôle est capital dans la vie de la colonie. Ils permettent de communiquer sa présence, de contrôler l’élevage royal, et d’inhiber le développement des ovaires chez les ouvrières. Ils stimulent également la récolte.

Cette présence est indispensable pour maintenir la cohésion et l’efficacité de la colonie.

Dans la situation normale, la reine est entourée d’une cour d’ouvrières qui restent en contact plus ou moins prolongé par frottement des antennes ou de la langue. L’importance de cette cour dépend de l’âge de la reine. Une reine de un an sera plus attractive qu’une reine non fécondée, juste fécondée ou au contraire plus âgée. L’importance de cette cours dépend également de la période de l’année, avec un maximum en juin et un minimum en janvier. Le contact par les antennes est plus fréquent que le contact par la langue. Le nombre d’ouvrières dans la cour est variable suivant l’activité de la reine. Ce nombre est le plus important lorsqu’elle reste simplement immobile su

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